Plaisirs de la nature

Plaisirs de la nature

Derborence (haut de Cry)

Photos natures, animaux, fleurs...

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1 : La Vallée de Derborence participe à deux climats: Dans la partie inférieure, le climat continental sec et chaud du Valais central et dans la partie supérieure un climat humide presque atlantique du Bas-Valais. Des masses d'air humide pénètrent par-dessus la chaîne des Diablerets par le Pas de Cheville. A flore et les forêts que l'on peut observer dans la vallée sont l'expression fidèle des deux climats. Une particularité néanmoins peut être observée par tous. Il s'agit de la forêt vierge de Derborence dont on peut avoir une bonne vue d'ensemble si on la regarde depuis le point terminus de la route. Elle s'est installée au pied des rochers de Verouet sur une pente formée d'éboulis, composée de roches siliceuses et calcaires. En 1959, la bourgeoisie de Conthey, propriétaire, a vendu ce territoire de 50 hectares à la Ligue suisse pour la Protection de la Nature qui en a fait une réserve naturelle. Ainsi, cette forêt vierge, phénomène unique en Suisse, bénéficie-t-elle d'une protection absolue. La faune de Derborence est particulièrement intéressante du fait que depuis 1911 on a établi un district franc fédéral accolé au district franc vaudois. Sur 152 km2 la chasse est interdite et la faune protégée. ans la Vallée de Derborence, on compte environ 500 chamois, des bouquetins, des chevreuils dans le bas et des colonies de marmottes dans les hauts. Le lièvre variable est fréquent ainsi que la fouine. Parmi les oiseaux, citons en premier lieu l'aigle royal (il y a 5 ou 6 aires dans la vallée) ainsi que le plus grand des rapaces nocturnes, le grand duc. On peut observer aussi la perdrix des neiges, le petit coq de bruyère ainsi que bien évidemment le chocard à bec jaune et le grand corbeau. La vipère aspic est fréquente comme partout en montagne mais peu facilement observable.

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2 : L'histoire du cirque de Derborence est dominée par deux gros éboulements: Le 23 septembre 1714, une grosse masse de rochers s'est détachée de la paroi sous le sommet des Diablerets, au Derotchieu. On voit très bien la niche d'arrachement. La masse est restée concentrée sur la rive gauche de cette niche puis elle s'étala sur la rive droite jusqu'au bord du vallon de Cheville à 1500 mètres plus bas, elle s'étala en forme de cône entre les Mayens de Derborence et le Godé, soit sur 1800 mètres de large. La plus grande partie des matériaux fut déposée sur ce territoire. Une certaine quantité cependant s'engouffra dans la partie étroite de la vallée et s'arrêta vers 1100 mètres après avoir parcouru 5 kilomètres et demi. Selon les estimations, l'épaisseur de l'amoncellement des blocs entre le Godé et Derborence serait d'environ une centaine de mètres. Les dégâts furent très importants. Selon le témoignage du curé d'Ardon, monté deux jours après la catastrophe pour exorciser les diables de la montagne, 55 mayens furent recouverts et 14 personnes perdirent la vie. Seules 5 personnes ont été sauvées. Un deuxième éboulement se produisit au même endroit en 1749. La masse se précipita en tirant un peu sur la droite puisque c'est alors que se forma le lac de Derborence. 40 chalets et mayens furent ensevelis mais il n'y eut pas de victimes humaines, les montagnards voyant que les chutes de pierres se multipliaient avaient quitté les lieux avec le bétail.




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6 : La forêt vierge de Derborence qui abrite le sous-bois le plus riche en espèces végétales de Suisse, est probablement unique dans les Alpes, car elle se régénère par elle-même. Sur les troncs en décomposition des arbres tombés s'installent et se développent de jeunes plants vigoureux. Ailleurs, sur les pentes les plus rocheuses, sur les crêtes naissent des steppes sèches formées d'espèces typiques de la flore du Valais central comme l'Armoise du Valais, l'Uvette ou le Téléphium.... D'autre part, le climat humide des Préalpes a permis le développement de la seule hêtraie du Valais central. L'influence du lac (le plus jeune lac naturel d'Europe) sur la végétation se réduit à la présence d'un fin liseré de plantes des marais, avec parmi elles,une grande rareté connue des seuls botanistes : le Cerfeuil musqué. Se trouve également à Derborence le Lys orangé, très rare aujourd'hui, qui a donné son nom à certains lieux-dits de la vallée (Tsamperon). Derborence a attiré de nombreux savants, dont Thomas Blaikie, un jardinier écossais qui fut certainement le premier à venir récolter en 1775, des plantes alpines pour le jardin botanique de Londres. En descendant de la vallée, de Bex à Sion par le Pas-de-Cheville, il nota la présence du Vautour des Alpes et du Gypaète barbu. L'aigle royal y niche fréquemment et de nombreuses autres espèces d'animaux vivent dans cette réserve ou viennent s'y réfugier pour défier les chasseurs en automne